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Et si la neuro-diversité pouvait être une force en entreprise ?

24 janvier 2025

La neuro-diversité est un concept encore méconnu dans le monde professionnel, pourtant elle pourrait bien être une des clefs pour transformer en profondeur les dynamiques d’équipe et enrichir la culture d’entreprise. A travers le témoignage de Cyril Ropars, patient expert en neuro-diversité nous avons tenté de comprendre pourquoi et comment la neuro-diversité pouvait-être une force en entreprise.

Présentation

Cyril Ropars a traversé un parcours singulier, jalonné de défis et de résilience, avant de devenir un patient-expert reconnu. Dès l’école primaire, il était un élève brillant, mais les difficultés sont apparues au collège avec un manque de repères et une phobie scolaire. Malgré ces obstacles, il a obtenu son baccalauréat et exploré le monde professionnel avant de partir à l’étranger pour comprendre comment d’autres cultures perçoivent les différences.

Ce n’est qu’à l’âge de 26 ans qu’il reçoit un diagnostic de Haut Potentiel Intellectuel (HPI) hétérogène* et de Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH), mettant enfin des mots sur des années d’errance. Animé par une volonté de mieux comprendre ces différences, Cyril reprend des études en psychologie, se forme à la pair-aidance et à des outils comme la Communication Non Violente (CNV) qui mettent en avant l’écoute et la richesse de l’expérience vécue.

Aujourd’hui, Cyril organise des conférences, anime des ateliers de sensibilisation et accompagne des personnes neuro-atypiques et leurs proches, en proposant des solutions concrètes et adaptées aux défis qu’ils rencontrent. Après avoir travaillé dans des institutions publiques, il s’est orienté vers des plateformes comme Coline.care, alignées avec ses valeurs d’inclusion et d’accompagnement humain.

Comprendre la neuro-diversité

La neurodiversité est un concept inclusif qui invite à envisager les différents fonctionnements cognitifs comme une richesse et non comme une pathologie. Cyril utilise la métaphore d’un jardin : “La neurodiversité, c’est comme un jardin où chaque plante a ses spécificités, ses besoins particuliers mais aussi ses forces.” Pour aller plus loin, il ajoute “Prenez l’if, une plante très toxique si elle est ingérée directement, mais utilisée dans les bonnes conditions, elle devient un traitement contre le cancer. La neurodiversité c’est l’idée que chacun peut trouver une place valorisante.”

La neurodiversité regroupe des fonctionnements différents comme les troubles du spectre de l’autisme (TSA), le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), et les troubles «dys» (dyslexie, dyspraxie, etc.). Si certains incluent le haut potentiel intellectuel (HPI), Cyril précise que ce dernier n’est pas considéré comme un trouble. La neurodiversité ne se résume donc pas à une liste de pathologies, mais à une différence de fonctionnement, qui devient une richesse lorsqu’elle est complémentaire.

Les forces des neuro-atypiques en entreprise

Dans un environnement adapté, les personnes neuro-divergentes apportent des atouts souvent sous-estimés :

    • Créativité et pensée « out of the box » : Leur capacité à aborder les problèmes sous un angle différent permet d’apporter des solutions innovantes. Cyril explique : « Quelqu’un avec un parcours atypique voit des solutions que d’autres ne peuvent pas imaginer. »

    • Attention aux détails : Les neuro-atypiques peuvent déceler des éléments que d’autres auraient ignorés, même si cela peut les amener à manquer des aspects plus évidents pour d’autres.

    • Capacité d’adaptation : En ayant dû compenser leurs difficultés tout au long de leur vie, ces personnes ont développé des compétences transversales comme la patience, l’empathie et un sens accru du bien-être collectif.

Les freins à l’intégration des neuro-atypiques

Malgré leurs talents, de nombreux obstacles entravent l’intégration des personnes neuro-divergentes en entreprise :

    • Manque de sensibilisation : Les idées reçues persistent, notamment celle selon laquelle les neuro atypiques seraient « trop coûteux » ou « difficiles à manager ».

    • Environnements peu adaptés : Open spaces, horaires rigides et absence de flexibilité compliquent leur quotidien.

    • Manque de communication : Les neuro-atypiques peuvent être mal compris s’ils ne sont pas accompagnés dans l’expression de leurs besoins.

Cependant, Cyril met en garde contre les clichés relayés par les médias, qui valorisent souvent le « génie » ou le « savant ». Ces représentations peuvent créer des attentes irréalistes. La véritable force des neuro-atypiques réside dans leur capacité à apporter des perspectives différentes, et non à incarner des figures exceptionnelles.

Intégrer la neurodiversité : des initiatives concrètes

Pour valoriser les talents neuro divergents, Cyril propose plusieurs pistes :

Adapter l’environnement : Réduire les distractions en open space, offrir des espaces calmes ou flexibiliser les horaires de travail.

Favoriser une intégration progressive : Offrir des stages d’adaptation ou des périodes d’essai avant l’embauche permet aux neuro atypiques de prendre leurs marques.

Désigner des référents : Proposer un interlocuteur de confiance, choisi par la personne concernée, favorise une communication fluide.

Sensibiliser les équipes : Organiser des ateliers ou des conférences avec des experts, comme les patients partenaires de Coline.care, aide à lever les tabous.

Un dernier mot :

«Inclure la neuro-diversité, c’est aller au-delà de la simple inclusion. C’est investir dans une culture d’entreprise plus humaine, plus innovante et plus performante. Mais ce choix doit être sincère et réfléchi : il ne s’agit pas de cocher une case pour l’image de l’entreprise, mais de créer un environnement où chaque talent peut s’exprimer pleinement. » – Cyril Ropars

Si vous souhaitez sensibiliser vos équipes à la neuro-diversité nous pouvons vous accompagner.

*HPI hétérogène signifie ici que certaines capacités sont extrêmement développées, tandis que d’autres peuvent être moins performantes, créant un profil atypique.

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