La santé mentale est devenue un enjeu de société majeur, renforcé par les crises récentes, notamment la pandémie de Covid-19. En 2025, faire de la santé mentale une grande cause au sein des entreprises semble plus nécessaire que jamais, alors qu’une majorité de salariés en France continue de cacher leur état de santé mentale par crainte de jugement ou de représailles. Nous avons échangé avec Dora, psychologue du travail sur les étapes clés pour faire évoluer les pratiques et les mentalités en entreprise.
La santé mentale a enfin obtenu une attention nationale, mais les préjugés restent tenaces. Pour Dora, « il est essentiel de mettre en avant la santé mentale, surtout après les crises successives comme la pandémie. » Les défis de la santé mentale en entreprise se sont intensifiés après la crise de la Covid-19, qui a exacerbé l’isolement, l’anxiété et les troubles psychologiques dans la population active. Malgré cette prise de conscience, de nombreux salariés, surtout les plus jeunes, hésitent encore à parler de leur état de santé mentale au travail. En effet, plus de 60 % des employés admettent qu’ils cachent leurs difficultés mentales par crainte de répercussions sur leur carrière.
Afin de faire de la santé mentale une grande cause en 2025, les entreprises doivent s’engager au-delà de simples discours et adopter des actions concrètes. Voici quelques recommandations pour y parvenir.
Les campagnes de sensibilisation sont essentielles pour briser les préjugés et pour que les managers comme les employés comprennent l’importance de la santé mentale. Ces actions de formation peuvent aborder les signes de détresse, les troubles psychologiques, l’impact du stress, et comment offrir un soutien adapté. En effet, la sensibilisation des équipes permet de créer un environnement où chacun peut parler librement de sa santé mentale sans craindre d’être jugé.
L’objectif est que chaque collaborateur – des dirigeants, en passant par les fonctions supports, les managers et jusqu’aux salariés eux-mêmes – sachent comment repérer un collègue en état de détresse, sachent comment l’aider sans pour autant s’immiscer dans sa vie personnelle, comprenne les impacts de la santé mentale sur le quotidien professionnel et les conséquences sur sa vie en générale, et bien sûr, que tout ceci puisse permettre de savoir agir en toute bienveillance et de manière appropriée.
Pour véritablement transformer la santé mentale en priorité et en levier de performance, il est crucial que celle-ci s’intègre dans la politique des ressources humaines. Autrement dit, la politique RH de chaque entreprise, doit permettre de garantir la santé et l’épanouissement de ses salariés pour atteindre ses KPI, doit être déclinée en stratégie RH opérationnelle, avec des indicateurs de suivi et un véritable plan d’action que chaque strate de l’entreprise est en mesure de comprendre pour s’en saisir, et d’agir, ensemble. Les entreprises peuvent intégrer des dispositifs concrets, tels que des « lignes vertes » de soutien psychologique, des services de conseil et d’accompagnement, ainsi que des aménagements de travail pour les personnes en difficulté. Ces mesures devraient être considérées comme des éléments permanents de la stratégie RH, et non comme des réponses temporaires.
Les pays nordiques, par exemple, sont pionniers dans la prise en charge de la santé mentale au travail. Ils ont mis en place des pratiques comme des horaires de travail flexibles, des espaces de détente dans les bureaux, et un management qui favorise le respect du rythme personnel. Inspirer ces pratiques au niveau national pourrait être bénéfique pour les entreprises françaises qui souhaitent être innovantes et en phase avec les attentes actuelles des collaborateurs.
Les entreprises ne peuvent pas se contenter d’initiatives ponctuelles ou isolées. Pour Dora, il est indispensable d’inclure la santé mentale dans la stratégie long terme de l’entreprise. Nous pouvons également évoquer l’exemple des UK pour la gestion de la charge de travail et les relations avec son manager : dans certaines entreprises anglaises, le salarié a une grille d’évaluation vierge qu’il doit compléter et présenter en moins de 15 minutes à son manager d’une manière mensuelle. L’objectif est simple : chaque collaborateur fait des retours réguliers à son manager sur la manière dont il l’aide à gérer sa charge de travail, comment il trouve sa communication, adaptée ou non, est-ce qu’il est assez présent, trop peu ou pas assez, … Ensemble, ils construisent un rapport bienveillant basé sur les besoins de chacun pour aider dans l’épanouissement et le bien-être au travail, tout en contribuant aux objectifs de l’entreprise. C’est ce qui pourrait s’apparenter à une évaluation 360° en psychologie du travail, rendue véritablement utile et opérationnelle pour la santé mental..
Intégrer la santé mentale à la politique RH est l’une des façons de s’assurer que le bien-être mental fait partie intégrante de la culture d’entreprise, bien au-delà de la SEEPH ou des semaines de sensibilisation. En cela, Dora prône des approches globales qui favorisent l’épanouissement et la prise en charge de chaque salarié.
Faire de la santé mentale une grande cause en entreprise pour 2025 n’est pas qu’un objectif noble : c’est une nécessité. Pour Dora, les entreprises doivent relever ce défi en multipliant les initiatives pour encourager les salariés à parler en confiance, lorsqu’ils s’en sentent capable, de leur santé mentale en entreprise. Ces actions, loin d’être isolées, doivent être portées à tous les niveaux de l’entreprise pour qu’un véritable climat de confiance et d’inclusion émerge.
« En brisant les préjugés et en renforçant les dispositifs de soutien, nous pourrons construire un environnement de travail où chacun se sent écouté et soutenu, et où la santé mentale devient une priorité reconnue et partagée. »
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