Wave decoration

Comment recentrer l’échange sur ses compétences et sa valeur ajoutée ?

Employabilité
Le 22/10/2025 par Mathilde Murzeau
Clock4 min
Le conseil intro

Un entretien d’embauche, ça peut vite ressembler à un interrogatoire : “Parlez-moi de vous”, “Pourquoi vous et pas un autre ?”, “Quelles sont vos faiblesses ?”. Et quand on vit avec une maladie chronique ou qu’on a une RQTH, la tentation est grande de se perdre dans les explications personnelles ou de se justifier. Bonne nouvelle : vous n’êtes pas là pour raconter toute votre vie, mais pour montrer ce que vous savez faire. L’objectif ? Que le recruteur sorte de l’entretien en pensant : “Ok, cette personne a vraiment des compétences qui correspondent à notre besoin.” Voici quelques techniques pour recentrer la conversation sur l’essentiel : vos atouts pro.

Decor

Sommaire

1. Le pitch de départ : court, clair, efficace
2. Utiliser la technique STAR pour briller
3. Transformer sa maladie en compétence (si vous décidez d’en parler)
4. Recentrer la conversation quand ça dévie
5. Poser des questions stratégiques
6. La valeur ajoutée, ça se prouve par l’impact
7. Sourire, confiance et langage corporel
8. Pour les candidats avec une RQTH : l’équilibre entre transparence et compétences
9. Conclusion
DecorDecor

1. Le pitch de départ : court, clair, efficace

Votre présentation personnelle est le moment idéal pour poser le cadre. Plutôt que de détailler votre parcours médical, concentrez-vous sur votre parcours pro.

Exemple :
“J’ai les qualifications et l’expérience requises pour ce poste. J’ai travaillé X années dans [secteur], avec une spécialisation en [compétence clé]. Ce qui m’anime, c’est de [réalisation concrète]. Je suis convaincu.e que je peux apporter [valeur ajoutée] à votre équipe.”

Astuce Coline : préparez ce pitch à l’avance, 2 minutes max. Il doit être fluide, confiant et centré sur vos forces.

2. Utiliser la technique STAR pour briller

Plutôt que de rester vague (“Je suis organisé·e”), donnez des exemples. La méthode STAR est redoutable :

  • Situation : dans quel contexte ?

  • Tâche : quel était votre rôle ?

  • Action : qu’avez-vous fait ?

  • Résultat : quel impact concret ?

Exemple :
“Dans mon précédent poste, nous avions un projet urgent (Situation). J’étais chargé.e de coordonner l’équipe (Tâche). J’ai mis en place un tableau de suivi simple et organisé des points réguliers (Action). Résultat : le projet a été livré deux semaines en avance (Résultat).”

Cette technique permet de garder le recruteur focus sur vos réussites.

3. Transformer sa maladie en compétence (si vous décidez d’en parler)

Si vous mentionnez votre RQTH ou votre maladie chronique, ne vous arrêtez pas aux contraintes. Soulignez les compétences développées grâce à votre parcours :

  • Organisation renforcée,

  • Gestion des imprévus,

  • Résilience et persévérance,

  • Intelligence relationnelle.

Exemple :
“Mon parcours avec une maladie chronique m’a appris à gérer les imprévus avec calme et à trouver des solutions rapidement. Je pense que cette capacité d’adaptation est un vrai atout dans un environnement de travail changeant.”

4. Recentrer la conversation quand ça dévie

Parfois, un recruteur (maladroit ou curieux) peut poser des questions qui s’éloignent trop du pro. Vous pouvez répondre brièvement puis ramener l’échange à vos compétences.

Exemple :
“Oui, j’ai une RQTH, ce qui me permet d’avoir [aménagement]. Mais ce qui me paraît important, c’est de vous montrer comment mes compétences en [X] vont être utiles dans ce poste.”

C’est un peu comme au tennis : vous renvoyez la balle, mais dans votre terrain.

5. Poser des questions stratégiques

Un bon moyen de mettre en avant vos atouts, c’est aussi de poser des questions ciblées :

  • “Quelles compétences clés recherchez-vous pour ce poste ?”

  • “Quels sont les objectifs prioritaires de l’équipe dans les prochains mois ?”

Ensuite, reliez vos réponses à vos forces. Exemple :
“Vous mentionnez la nécessité de gérer des projets transverses : c’est justement une de mes spécialités, avec [exemple concret].”

6. La valeur ajoutée, ça se prouve par l’impact

Parler de ses compétences, c’est bien. Mais montrer leur impact, c’est mieux. Posez-vous cette question : “Qu’est-ce que j’ai apporté de concret à mes anciennes équipes ?”

Quelques exemples à glisser :

  • Gain de temps grâce à vos méthodes,

  • Amélioration de la satisfaction client,

  • Cohésion d’équipe renforcée,

  • Résultats chiffrés atteints ou dépassés.

Même une petite victoire a de la valeur. L’idée n’est pas de vous inventer un prix Nobel, mais de montrer que vous avez un impact réel.

7. Sourire, confiance et langage corporel

Votre discours compte, mais votre attitude aussi. Le recruteur capte autant vos mots que votre langage non verbal.

  • Regard franc (mais pas fixe façon duel de western).

  • Posture ouverte.

  • Sourire léger, pour montrer assurance et détente.

Conseil Coline : répétez votre pitch devant un miroir ou un ami. Ça permet d’ajuster le ton et le langage corporel pour paraître naturel·le.

8. Pour les candidats avec une RQTH : l’équilibre entre transparence et compétences

Si vous choisissez d’évoquer votre situation, gardez toujours ce schéma :

  • Contexte bref : “J’ai une RQTH, ce qui me permet d’obtenir [aménagement].”

  • Retour au pro : “Concrètement, mes compétences en [X] et mon expérience en [Y] font que je peux contribuer pleinement à vos projets.”

L’idée : montrer que votre situation n’est pas le cœur du sujet, mais que vos compétences et votre valeur ajoutée le sont.

Conclusion

Un entretien réussi, ce n’est pas réciter son CV ou expliquer sa vie privée. C’est savoir orienter la discussion vers ce que vous savez faire, ce que vous pouvez apporter et la valeur que vous créez.

Conseil clé : préparez quelques exemples concrets et un pitch clair, et gardez toujours en tête la phrase magique :
“J’ai les qualifications et l’expérience requises pour ce poste, et je suis convaincu.e que je peux apporter [valeur ajoutée].”

Le 22/10/2025

À propos de l'auteur

Mathilde Murzeau

Journaliste spécialisée dans les questions de handicap invisible et d'inclusion professionnelle. Passionnée par les récits humains, elle donne la parole à ceux qui transforment le monde du travail par leur parcours unique.

Decor

D'autres conseils