Que faire si la mission handicap est inexistante ou inactive ?
La mission handicap, c’est un peu censé être le QG de l’inclusion dans l’entreprise. Mais parfois, elle est invisible… ou pire : elle existe sur l’organigramme mais ne fait pas grand-chose (un peu comme ce collègue qu’on ne voit qu’à la machine à café). Alors, comment réagir quand la mission handicap est inexistante ou totalement inactive ? Pas de panique : il y a des leviers à activer, et vous n’êtes pas seul.e.
Sommaire
1. Rappel : c’est quoi, une mission handicap ?
La mission handicap, c’est le service ou la personne chargée de :
Développer la politique handicap,
Faciliter l’embauche et le maintien dans l’emploi des personnes RQTH,
Coordonner les actions de sensibilisation et de formation,
Être un point de contact pour les salariés concernés.
Bref, c’est censé être le pilote de l’avion inclusion. Quand elle n’existe pas ou ne fait rien, l’avion vole… mais sans copilote ni GPS.
2. Commencez par identifier vos relais internes
Même sans mission handicap active, il y a toujours des relais possibles :
Le référent handicap (obligatoire dans les entreprises de plus de 250 salarié·es),
Les RH,
Le médecin du travail,
Le CSE (Comité Social et Économique), qui veille aussi aux conditions de travail.
Premier réflexe : aller voir qui, en interne, peut jouer le rôle de relais.
3. Les petites entreprises ne sont pas exemptées
Si votre entreprise est plus petite et n’a pas de mission handicap, pas d’inquiétude : vous avez quand même des droits.
Les RH ou la direction doivent gérer les demandes d’aménagement.
Vous pouvez vous rapprocher directement du service de santé au travail.
Et puis, petite structure = souvent plus de réactivité, même sans mission handicap officielle.
4. Quand la mission handicap est en mode “fantôme”
Certaines entreprises affichent une mission handicap… mais elle ne communique jamais, n’organise rien, et ne répond pas aux demandes.
Dans ce cas :
Envoyez un mail clair et précis : “Je souhaite échanger sur [sujet]”. Ça laisse une trace.
Si pas de réponse : relancez en mettant en copie les RH.
Toujours pas ? Passez par le médecin du travail ou le CSE.
5. Mobiliser les acteurs externes
L’absence d’une mission handicap ne veut pas dire que vous êtes bloqué·e. Des partenaires extérieurs existent pour accompagner salariés et entreprises :
Cap Emploi : spécialisé dans l’insertion et le maintien en emploi des personnes handicapées.
AGEFIPH (secteur privé) ou FIPHFP (secteur public) : aides financières et techniques.
Associations et réseaux spécialisés (APF France Handicap, Trisomie 21, UNAFAM, etc.).
Vous pouvez demander leur aide pour proposer des solutions directement à votre employeur.
6. Documenter vos démarches
Si vous sentez que l’entreprise “traîne les pieds” :
Gardez une trace de vos demandes (emails, courriers).
Notez les dates et réponses obtenues (ou non).
Conservez les recommandations du médecin du travail.
Ça vous servira si vous devez passer à un recours plus formel (inspection du travail, Défenseur des droits).
7. Rappeler les obligations légales (avec diplomatie)
La loi impose à toutes les entreprises de contribuer à l’emploi des personnes en situation de handicap (OETH = obligation d’emploi).
Pas d’embauche ? → contribution financière à l’Agefiph ou au Fiphfp.
Pas de référent handicap dans une grande structure ? → non-conformité.
Vous n’êtes pas obligé·e de jouer les juristes, mais rappeler gentiment que “la loi prévoit…” peut faire bouger les lignes.
8. Se poser la bonne question : est-ce la bonne entreprise pour vous ?
Soyons francs : si une entreprise se désintéresse totalement du sujet, même quand vous insistez, c’est un signe.
Est-ce que vous voulez travailler dans un environnement où vos besoins ne sont pas pris en compte ?
Ou est-ce qu’il vaut mieux chercher un employeur vraiment inclusif ?
Parfois, la meilleure stratégie, c’est d’aller là où l’inclusion est une réalité, pas un mot creux.
9. Exemple concret : quand ça fonctionne
Une personne nous a partagé son expérience :
“J’ai annoncé ma RQTH en entretien et grâce à la convention handicap de l’entreprise, j’ai obtenu du télétravail et des absences rémunérées pour mes rendez-vous médicaux. Sans mission handicap active, je serais passée à côté de ces droits. Ça m’a montré que quand une entreprise s’engage vraiment, les choses changent concrètement.”
Comme quoi, une mission handicap, c’est bien… mais encore faut-il qu’elle fonctionne.
Conclusion
Une mission handicap inexistante ou inactive, ce n’est pas une fatalité. Entre le référent handicap, les RH, le médecin du travail, le CSE, et les acteurs externes (Cap Emploi, Agefiph, associations), vous avez des leviers pour faire valoir vos droits.
Conseil clé : ne restez pas seul·e. Testez les relais internes, appuyez-vous sur les ressources externes, et gardez toujours une trace de vos démarches.
Et si malgré tout, rien ne bouge ? Alors il est peut-être temps de viser une entreprise qui fait de l’inclusion une vraie priorité.
Bonne nouvelle : les Vitrines Coline sont là pour vous aider à trouver ces employeurs vraiment engagés.
À propos de l'auteur
Mathilde Murzeau
Journaliste spécialisée dans les questions de handicap invisible et d'inclusion professionnelle. Passionnée par les récits humains, elle donne la parole à ceux qui transforment le monde du travail par leur parcours unique.
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