À quel moment évoquer sa maladie chronique ou sa RQTH ?
Faut-il parler de sa maladie chronique ou de sa RQTH quand on cherche un emploi ? Et si oui, à quel moment ? Grande question, mille réponses possibles… et souvent beaucoup d’angoisses à la clé. Rassurez-vous : il n’existe pas de “bonne” ou de “mauvaise” stratégie universelle. Tout dépend de votre situation, de vos besoins et… de l’entreprise en face. Voici quelques repères pour choisir le bon timing.
Sommaire
RQTH et emploi : faut-il vraiment en parler ?
Première étape : savoir que vous n’avez aucune obligation de dévoiler votre RQTH. La reconnaissance est avant tout un outil pour sécuriser votre parcours professionnel :
Aménagements de poste,
Accès à certains dispositifs d’accompagnement,
Possibilité pour l’entreprise de bénéficier d’aides.
Bref, la RQTH est une ressource, pas une étiquette. À vous de décider si, quand et comment en parler.
L’option “dès la candidature”
Certain.es choisissent de mentionner leur RQTH dès le CV ou la lettre de motivation. Avantages ?
Vous montrez votre transparence dès le départ.
L’entreprise sait qu’elle doit prévoir un recrutement inclusif.
Mais attention : cela peut aussi freiner certaines candidatures si l’entreprise n’est pas mature sur le sujet (et oui, malheureusement ça arrive encore).
À privilégier si : vous visez une entreprise clairement engagée sur l’inclusion (labels, communication handicap, vitrine inclusive). Sinon, gardez l’info pour plus tard.
L’option “pendant l’entretien”
C’est souvent le moment clé. L’entretien vous permet d’évaluer l’ouverture du recruteur et de sentir si le climat est favorable.
Vous pouvez évoquer votre RQTH après avoir parlé de vos compétences (l’ordre compte !).
Vous présentez vos besoins en termes d’aménagements concrets : horaires flexibles, télétravail, matériel adapté.
Exemple de formulation :
“J’ai une reconnaissance RQTH, ce qui me permet de sécuriser mon parcours professionnel. Concrètement, cela signifie que j’ai besoin de [tel aménagement], mais ça n’a pas d’impact sur ma motivation ni sur mes compétences.”
Astuce : restez centré.e sur le positif et le pratico-pratique, pas sur les détails médicaux.
L’option “après l’embauche”
Vous pouvez aussi choisir de parler de votre RQTH une fois embauché.e, notamment :
À l’arrivée dans l’entreprise, pour faciliter les aménagements.
Lors d’un rendez-vous avec le service RH ou le référent handicap.
Avantage : vous avez déjà prouvé vos compétences, l’entreprise connaît votre valeur.
Inconvénient : si vos besoins sont urgents (matériel adapté, organisation spécifique), attendre peut compliquer les choses.
L’option “jamais (ou pas tout de suite)”
Et oui, c’est aussi une option valable. Vous n’êtes pas obligé.e de partager cette information si votre maladie chronique ou votre RQTH n’impacte pas directement votre poste.
C’est votre vie privée.
Vous pouvez l’évoquer uniquement si la situation l’exige (arrêt, aménagement, évolution interne).
Petit rappel : la confidentialité médicale est un droit. Personne n’a à savoir votre diagnostic exact.
Comment choisir le bon moment pour vous ?
Pas de recette miracle, mais quelques critères utiles :
Votre besoin d’aménagements est immédiat ? → mieux vaut en parler tôt.
L’entreprise affiche clairement un engagement inclusif ? → vous pouvez vous sentir en confiance.
Vous craignez une discrimination ? → privilégiez d’attendre l’entretien, ou même après l’embauche.
Un bon repère : écoutez votre niveau de confort. Si vous êtes à l’aise pour en parler, ça se sentira.
Les signaux positifs côté entreprise
Pour savoir si le terrain est favorable, guettez ces indices :
L’entreprise communique sur ses actions inclusives.
Le recruteur pose des questions respectueuses et ouvertes.
Un référent handicap est clairement identifié.
Si en entretien, vous entendez : “Bien sûr, nous adaptons les postes selon les besoins”, vous êtes au bon endroit. Si au contraire, on vous regarde comme un OVNI… méfiance.
Pour plus de détails vous pouvez aller lire la fiche conseil : "Comment identifier une entreprise réellement inclusive ?"
Conclusion
Alors, à quel moment parler de sa maladie chronique ou de sa RQTH ? Il n’y a pas de règle unique : tout dépend de vos besoins, du poste et du degré d’inclusivité de l’entreprise.
Conseil principal : ne présentez jamais votre RQTH comme une faiblesse, mais comme une ressource pour sécuriser votre parcours et un moyen d’obtenir les conditions nécessaires pour donner le meilleur de vous-même.
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À propos de l'auteur
Mathilde Murzeau
Journaliste spécialisée dans les questions de handicap invisible et d'inclusion professionnelle. Passionnée par les récits humains, elle donne la parole à ceux qui transforment le monde du travail par leur parcours unique.
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