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Quels sont les recours si l’entreprise ne joue pas le jeu ?

Sensibilisation
Le 29/10/2025 par Mathilde Murzeau
Clock4 min
Le conseil intro

Vous avez une RQTH, une maladie chronique ou un handicap, et votre entreprise vous a promis un environnement inclusif, des aménagements, du soutien… Bref, un monde merveilleux. Mais voilà : dans la réalité, entre les belles affiches et la vie au bureau, il y a parfois un fossé. Alors, que faire quand l’entreprise ne joue pas le jeu ? Bonne nouvelle : vous n’êtes pas seul·e et il existe plusieurs recours. Voici un petit guide pratique (et sans jargon) pour savoir à qui s’adresser et comment agir.

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Sommaire

1. Le référent handicap : votre premier allié interne
2. Les RH : pas que pour valider les congés
3. Le médecin du travail : pas là que pour les visites obligatoires
4. Le médiateur interne (s’il existe)
5. Les représentants du personnel / CSE
6. Le Défenseur des droits : l’arbitre officiel
7. L’inspection du travail : la carte “officielle”
8. Garder une trace de tout (votre meilleur réflexe)
9. Et si ça bloque toujours ?
10. Petit rappel pour dédramatiser
11. Conclusion
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1. Le référent handicap : votre premier allié interne

Si votre entreprise compte plus de 250 salarié·es, elle a l’obligation d’avoir un référent handicap. Son rôle ?

  • Accompagner les salariés concernés,

  • Faciliter les demandes d’aménagements,

  • Faire le lien avec la direction et les RH.

Conseil Coline : commencez par là. Le référent handicap est un peu comme le “SAV de l’inclusion” : son job, c’est de trouver des solutions, pas de vous juger.

2. Les RH : pas que pour valider les congés

Souvent perçues comme “le service qui gère les bulletins de paie”, les ressources humaines ont aussi un rôle clé dans la gestion des situations liées au handicap. Elles peuvent :

  • Vérifier que vos droits sont respectés,

  • Mobiliser des aides (AGEFIPH, FIPHFP),

  • Ajuster l’organisation si besoin.

Attention : si vous avez l’impression de parler à un mur, documentez vos échanges (mails, comptes rendus). C’est toujours utile d’avoir des traces.

3. Le médecin du travail : pas là que pour les visites obligatoires

On l’oublie parfois, mais le médecin du travail est un acteur essentiel pour défendre vos besoins.

  • Il peut recommander officiellement des aménagements de poste,

  • Proposer un reclassement si nécessaire,

  • Et surtout, il est tenu par le secret médical.

Traduction Coline : vous pouvez parler librement de vos contraintes sans que toute l’entreprise soit au courant de vos bilans de santé.

4. Le médiateur interne (s’il existe)

Certaines grandes entreprises ont un médiateur ou un service de médiation. Son rôle est de résoudre les conflits en toute neutralité.

Exemple concret : vous avez demandé un aménagement de poste validé par le médecin du travail, mais votre manager traîne des pieds. Le médiateur peut intervenir pour faciliter la mise en place.

Bonus : passer par la médiation permet parfois d’éviter d’aller directement dans un conflit frontal avec la hiérarchie.

5. Les représentants du personnel / CSE

Le Comité Social et Économique (CSE), ça ne sert pas qu’à organiser la tombola de Noël. Ses élu·es ont aussi un rôle de vigilance sur la santé, la sécurité et les conditions de travail.

Concrètement, si vous sentez que vos droits ne sont pas respectés, vous pouvez leur en parler. Ils ont la possibilité d’alerter officiellement l’employeur.

6. Le Défenseur des droits : l’arbitre officiel

Quand la situation ne se règle pas en interne, vous pouvez saisir le Défenseur des droits.

  • Il intervient gratuitement,

  • Analyse les situations de discrimination,

  • Peut vous accompagner pour faire valoir vos droits.

Traduction Coline : c’est un peu le “super-héros administratif” qui dégaine quand personne d’autre n’agit.

7. L’inspection du travail : la carte “officielle”

En cas de blocage sérieux, vous pouvez aussi contacter l’inspection du travail. Elle peut :

  • Vérifier si l’entreprise respecte ses obligations légales,

  • Rappeler l’employeur à l’ordre,

  • Engager des actions si nécessaire.

C’est une option plus “carrée”, mais qui montre à l’employeur que vous connaissez vos droits.

8. Garder une trace de tout (votre meilleur réflexe)

Peu importe le recours choisi, un conseil : notez et conservez.

  • Emails, échanges, dates de demandes, réponses reçues (ou pas).

  • Compte rendu des rendez-vous avec RH ou référent handicap.

Ces éléments deviennent précieux si la situation s’envenime et que vous devez prouver vos démarches.

9. Et si ça bloque toujours ?

Si malgré tout, rien ne bouge, plusieurs options existent :

  • Saisir le conseil de prud’hommes,

  • Se faire accompagner par une association spécialisée,

  • Chercher une entreprise réellement inclusive (et là, devine qui peut t’aider ? Les Vitrines Coline).

10. Petit rappel pour dédramatiser

Oui, demander ses droits peut faire peur. On craint de passer pour “le·la relou de service”. Mais en réalité, revendiquer ses droits, c’est normal. Vous ne demandez pas un privilège, vous demandez juste de quoi travailler correctement, comme tout le monde.

Et entre nous, une entreprise qui vous fait culpabiliser parce que vous osez demander un aménagement… est-ce vraiment l’entreprise où vous voulez rester ?

Conclusion

Quand l’entreprise ne joue pas le jeu, vous avez plusieurs recours : référent handicap, RH, médecin du travail, CSE, médiation, inspection du travail, Défenseur des droits. L’important, c’est de ne pas rester seul·e et de garder une trace de vos démarches.

Conseil clé : commencez toujours par la voie la plus simple (référent handicap, RH), et si ça bloque, montez progressivement les marches des recours disponibles.

Et si vraiment vous sentez que l’entreprise ne sera jamais au rendez-vous… alors il est peut-être temps de viser un employeur vraiment inclusif.
Bonne nouvelle : les Vitrines Coline sont là pour vous montrer ceux qui passent de la promesse aux actes.

Le 29/10/2025

À propos de l'auteur

Mathilde Murzeau

Journaliste spécialisée dans les questions de handicap invisible et d'inclusion professionnelle. Passionnée par les récits humains, elle donne la parole à ceux qui transforment le monde du travail par leur parcours unique.

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