80% est un reportage photo sur le handicap invisible, en collaboration avec le média Petite Mu. 80% des handicaps en France sont invisibles. Amiens, Versailles, Paris, Tours, Chambéry, Montpellier, Toulouse, Aix-en-Provence, Narbonne, Argelès et Barcelone. Durant 6 mois, Jamaya s’est déplacée auprès des 21 personnes faisant partie de cette aventure artistique. Une volonté ni de cacher ni de montrer le handicap, juste de raconter une histoire. Celle de Richard, Eddy, Vanessa, Alice, Anaëlle, Mathilde, Marilou, Delio, Anthony, Julien (s), Alison, Irène, Julia, Tiffany, Mathieu, Lindsay, Aude, Virginia, Stéphanie et Maeva. Faire confiance à une photographe qu’ils ne connaissaient pas, réussir à lâcher prise quelques instants devant l’objectif, se redécouvrir à travers une photo prise dans leur quotidien, c’est ce que va raconter cette série photo.
SAVE THE DATE : Vernissage le 23 septembre de 19h à 23h au Château Prat de Cest à Bages
Laëtitia Peltier aka Jamaya est une photographe et coordinatrice de projets alternatifs et solidaires depuis plus de 15 ans.
Née en 1980, elle est native du Val de Marne et vit à Narbonne en Occitanie depuis 5 ans.
Elle est diplômée d’art d’une école parisienne et pour la photographie elle est autodidacte. Elle commence à s’intéresser au quotidien et au vécu des personnes, c’est d’ailleurs ce qui l’a amené ensuite à se former dans le médico-social sans avoir d’objectif de poste mais davantage pour travailler auprès de publics plus sensibles.
Par exemple, en ce moment, elle est en train de faire une fresque collaborative avec des résidents d’un ehpad de l’hôpital de Narbonne qui ont entre 70 et 95 ans et avec qui elle graphe depuis 3 mois.
“Mon objectif est de rendre visible à travers les supports artistiques et de mettre en lumière la capacité des personnes, plus que leur handicap.”
Le projet 80% s’est fait en plus de son travail au quotidien.
“L’idée m’est venue quand je me suis formée dans le médico-social en tant qu’aide médico-psychologique et éducatrice spécialisée. J’ai décidé de prendre une année pour aller sur le terrain afin de constater le quotidien des équipes et des personnes concernées et je me suis rendue compte que le handicap invisible n’en parlait pas du tout.”
Il y a une présence digitale c’est indéniable mais malgré cela elle constate qu’aujourd’hui on communique beaucoup mais on ne s’écoute pas suffisamment et on n’échange pas beaucoup.
Pour elle, la photo est un support, notamment grâce à l’exposition, qui va permettre aux personnes de se déplacer et de se voir physiquement.
“Il n’y a pas de scénographie, c’est un projet brut sans aucun critère physique ou moral pour montrer différents handicaps invisibles.”
Elle défie alors les codes du portrait. Lumière naturelle, sujets en mouvements, l’impression de temps en suspens…et un studio photo à ciel ouvert.
“Toutes les séances se sont bien passées avec un bel accueil et un enthousiasme sur le projet. La liberté tant sur la tenue, l’horaire, le lieu ont permis un réel lâcher prise.
J’ai pris beaucoup de plaisir et j’ai fait de magnifiques rencontres.”
Certaines personnes étaient très à l’aise derrière l’objectif d’autres moins et il fallait réussir à capter une émotion en 2 heures de temps en tenant compte des contraintes météo.
“J’ai été bluffée par le côté humble et positif des personnes photographiées avec par exemple Vanessa qui a fait de sa douleur une force en créant mon carré doux.”
Selon Jamaya, dans les 21 portraits, il se dégage une forme d’optimisme. Les 2 faits marquants sont en premier le regard des autres qui représente une difficulté importante et en deuxième que le sport aide beaucoup à avancer.
Elle relève aussi que ce ne doit pas être une obligation de parler de son handicap que chacun à le droit à l’intimité.
“On peut en parler sans être obligé de se justifier, notamment dans le travail.”
“Mon objectif c’est qu’on en parle mais surtout que les gens se rencontrent.”
Petite Mu en tant que média va pouvoir mettre en lumière le projet et le relayer.
C’est un projet 100% artistique et 100% humain et je finance seule le projet. Il n’y a aucun placement marketing..
“Notre objectif est de redonner la parole à ceux que l’on rend invisibles” déclarent Alice et Anaëlle les co-fondatrices du média.
Romain Monteaux-Sarmiento œuvre dans le marché de l’Art depuis plus de vingt ans. En 2021, il décide de créer son propre lieu culturel : Art Research Paris.
Il a choisi l’Association COP’1 Solidarités Étudiantes dont les bénéfices lui seront intégralement reversés. Cette association porte assistance à tout étudiant dans le besoin avec l’organisation de distributions de denrées alimentaires et biens de première nécessité mais aussi de soutien psychologique.
Les enfants sont les grands oubliés du handicap, ces personnes là pour moi sont invisibles on en parle pas du tout. Délio par exemple s’est ouvert un instagram simplement pour suivre le projet. Il a plusieurs handicaps invisibles ce qui est lourd pour un adolescent de 13 ans et pourtant il m’a accueilli avec le sourire.
“Je m’intéresse encore plus aux personnes qui n’ont aucune visibilité.”
Le mot inclusif c’est un mot que j’emploie parce qu’il est pratique mais la société n’a pas à être inclusive car tout le monde est citoyen et fait partie de la même société, différence ou pas.
Derrière les personnes, il y a une histoire dont il ne faut pas s’arrêter à ce qu’on voit.
Il y a la problématique de l’estime de soi et finalement personne ne s’est déplu sur la photo car ils se sont redécouvert à travers un appareil photo car ce n’est pas la même image que sur le téléphone.
C’est seulement la personne qui m’intéresse.
Ce qui différencie un projet photo d’un reportage photo, c’est le questionnement. Est-ce que vraiment la diversité peut exister aujourd’hui sans jugement ? C’est quand on commence à se poser des questions qu’on peut s’ouvrir à la communication et à entendre l’autre. C’est un questionnement sur le handicap invisible pour se tourner vers l’autre.
C’est petits pas par petits pas que l’on arrive à faire de belles choses.
“Tes rêves ne sont pas à propos de toi mais à propos de tous ceux que tu vas inspirer en les poursuivant.” une citation qui résume bien le parcours de Jamaya.
SAVE THE DATE :Vernissage le 23 septembre de 19h à 23h au Château Prat de Cest à Bages
© (copyright) photographie de Jamaya, Eddy du reportage photo 80%
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