Les multiples facettes du handicap d’un grand groupe comme Assystem : témoignage de Maëlys De Araujo

8 janvier 2024

Peux-tu te présenter personnellement et professionnellement ? 

Je m’appelle Maëlys De Araujo, j’ai 27 ans et je travaille en tant que chargée de mission handicap chez Assystem depuis deux ans. Cela fait maintenant cinq ans que j’exerce ce beau métier, bien que je sois arrivée dans ce domaine un peu par hasard. Au départ, j’ai entrepris des études en psychologie du travail, mais le destin m’a conduit vers une mission en lien avec le handicap. J’ai découvert ma passion pour ce domaine et depuis je n’ai jamais souhaité m’en éloigner.

Il y a deux ans, j’ai intégré l’équipe diversité et inclusion d’Assystem en tant que chargée de mission handicap. Mon objectif principal est de faire vivre la politique handicap de mon entreprise. Je m’efforce de promouvoir l’inclusion, de diffuser les messages appropriés et d’embarquer nos collaborateurs afin de faire rayonner ces valeurs auprès de tous. Mon travail implique diverses facettes des ressources humaines, allant de la communication à la sensibilisation.

Mon approche est résolument axée sur l’humain, car je crois profondément en l’importance de rendre notre entreprise inclusive et de soutenir nos collaborateurs dans leur épanouissement professionnel, quel que soit leur parcours.

Finalement, le hasard fait bien les choses 😉
Peux-tu également nous parler de la mission handicap au sein d’Assystem ?

La mission handicap d’Assystem, pionnière dans notre secteur (l’ingénierie) en France depuis sa création en 2007, fait partie intégrante de l’ADN de l’entreprise. Nous sommes fiers de constater que le handicap est naturellement intégré par nos collaborateurs, signe de notre engagement profond et de longue date maintenant. Nous avons surpassé la moyenne de notre secteur en termes de taux d’emploi des personnes en situation de handicap (4% en 2022). Cette réussite est le fruit d’une relation de confiance avec nos élus engagés et d’une vision stratégique de l’inclusion, couvrant divers domaines au-delà du handicap, notamment à l’international. Notre mission handicap, dans laquelle je travaille aux côtés de ma responsable Philippine Chevallier, s’efforce d’apporter des solutions novatrices pour surprendre nos collaborateurs et les parties prenantes externes, afin de toujours les maintenir embarquées et convaincues de l’importance de porter ces sujets.

Peux-tu nous parler de la diversité de ton rôle, de tes nombreuses casquettes ?

En tant que chargée de mission handicap, mon rôle comporte une multitude de facettes. Tout d’abord, je gère les aspects administratifs liés à la mission handicap, assurant le suivi des données et des engagements de notre accord handicap. Cela inclut les divers échanges avec nos élus et la DRIET (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi).

Je joue également un rôle d’ ”assistante sociale du quotidien”, en aidant les collaborateurs en situation de handicap à naviguer dans les démarches administratives notamment relatives à la reconnaissance de leur handicap, tout en leur fournissant un soutien quotidien. Parfois, cela nécessite d’endosser la casquette de psychologue pour comprendre leurs besoins et trouver des solutions adaptées ; ce qui renoue avec mon passif d’étudiante, “la boucle est bouclée”.

La gestion de projet est une autre composante essentielle de ma mission, car je dois concevoir des initiatives de sensibilisation et de communication pour promouvoir l’inclusion en interne et en externe. Je joue également un rôle de « tuteur bienveillant », en encourageant la confiance des collaborateurs et en les aidant à résoudre les problèmes liés au handicap ou à la santé.

En outre, je m’efforce de sensibiliser nos collaborateurs non seulement ceux déjà reconnus en situation de handicap, mais aussi ceux qui pourraient bénéficier de cette reconnaissance, les managers, l’ensemble des collaborateurs finalement. Mon rôle de consultante interne consiste à accompagner mes collègues dans la compréhension et la sensibilisation au handicap, un domaine qui évoluera de plus en plus avec la fin des accords handicap.

En résumé, en tant que chargée de mission handicap, mon rôle est vaste et varié, allant de la gestion administrative à l’assistance sociale, à la gestion de projet, au soutien psychologique, au management bienveillant et à la sensibilisation interne. Mon objectif est de promouvoir une culture d’inclusion et de soutenir nos collaborateurs, qu’ils soient déjà reconnus en situation de handicap ou qu’ils souhaitent s’informer sur cette reconnaissance.

Tu remplis ce rôle avec beaucoup de passion. L’heure des bilans a sonné, quels sont, selon toi, les plus beaux accomplissements 2023 de la mission handicap d’Assytem ? Peux-tu nous partager vos réussites ?

En ce qui concerne le bilan de 2023, difficile de choisir tant l’année 2023 a été remplie de nombreuses réalisations notables. Tout d’abord, nous avons lancé avec succès notre quatrième accord handicap, veillant à ce qu’il soit aligné sur nos engagements précédents tout en apportant de nouveaux défis et responsabilités. La communication interne de cet accord a été une réussite, et notre engagement envers l’inclusion est ainsi maintenu.

Deuxièmement, notre politique de recrutement s’est avérée exceptionnelle. Notre engagement initial était de recruter au minimum dix personnes en situation de handicap par an, mais cette année, nous en avons recruté 23, soit plus du double de notre objectif initial. Cette réussite témoigne de notre attrait en tant qu’employeur inclusif, puisque de nombreux candidats sont informés sur notre mission handicap avant même de postuler ; mais aussi de l’engagement et du professionnalisme de nos équipes recrutement. De telles réussites passent nécessairement par la mobilisation de tous les services, je ne peux rien faire toute seule !

Cette hausse des recrutements contribue également à augmenter notre taux d’emploi des personnes en situation de handicap, qui a continué de croître en 2023. Cette évolution positive est encourageante, montrant que nos efforts pour l’inclusion portent leurs fruits.

Enfin, notre troisième réussite a été la prise de parole de nos collaborateurs lors de la handiweek Assystem (SEEPH 2023), ayant démontré la puissance du témoignage ! Cette initiative accompagnée par Coline.care a reçu des retours positifs de la part de nos collaborateurs et de ceux concernés par le handicap. Ils se sont identifiés aux récits authentiques et aux expériences du quotidien partagés par nos propres collaborateurs, montrant ainsi que l’authenticité peut être plus convaincante que l’extraordinaire pour promouvoir notre engagement envers l’inclusion.

Dans l’ensemble, ces réalisations montrent que notre mission handicap est en constante évolution et que nous continuons à avancer avec détermination dans la voie de l’inclusion, tout en développant la relation de confiance avec nos collaborateurs, sans nous reposer sur nos lauriers.

Nous sommes ravis d’avoir pu vous accompagner. Quels ont été tes grands défis en 2023 ? 

Concernant les défis collectifs, je mentionnais précédemment nos succès dans le recrutement, démontrant que nos actions de sensibilisation ont porté leurs fruits et que nos équipes sont bien informées sur le sujet. Un autre aspect crucial est la transformation des collaborateurs déjà présents chez Assystem en employés reconnus en situation de handicap. En 2023 cela représente une cinquantaine de collaborateurs contactés pour les informer des intérêts de la RQTH et 19 collaborateurs qui ont obtenu une réponse positive de la MDPH suite à notre accompagnement, ce qui représente une réussite significative.

Ce processus implique souvent de détecter ces collaborateurs, d’obtenir des alertes de leurs managers et des RH qui suspectent une situation de handicap, et d’expliquer comment notre mission handicap peut les soutenir en termes de maintien dans l’emploi. Nous collaborons étroitement avec les médecins du travail et suivons leurs recommandations, ce qui peut conduire à des discussions intéressantes. 

Ce qui est encourageant, c’est que même les collaborateurs non directement concernés apprécient l’attention que nous portons à leur bien-être, ce qui contribue à diffuser le message de notre mission handicap au sein de l’entreprise, à la rendre visible, humaine et identifiée.

En fin de compte, ces réalisations montrent que notre mission handicap élargit son impact, touchant les collaborateurs déjà présents et suscitant un intérêt et une sensibilisation plus larges au sein de l’entreprise.

J’imagine que c’est la variété des actions qui fait augmenter le nombre de RQTH, peux-tu nous en dire plus ?

Le recrutement et la reconnaissance en interne jouent un rôle clé dans la stabilisation des effectifs et dans l’augmentation continue du taux d’emploi des personnes en situation de handicap malgré le turnover. En parallèle, dans la même veine que les témoignages proposés avec Coline.care pendant la Handiweek, nous avons lancé une série de vidéos intitulée « Handicap, and so what ?« , mettant en lumière les témoignages authentiques de nos collaborateurs en situation de handicap, je les en remercie. Sur un ton humoristique, ces vidéos offrent une perspective unique sur leurs expériences et leur métier, en toute authenticité, afin de démontrer que le handicap n’est pas ce qui les caractérise, du moins pas que !

Quelles approches innovantes ou uniques avez-vous développées pour intégrer et soutenir les personnes en situation de handicap ?

Au fil des années, nous essayons de rester innovants et de proposer de nouvelles choses, d’aller au-delà de ce que nous maîtrisons déjà.

Il y a notamment une embauche que nous avons réalisée l’année dernière et qui résonne tout particulièrement au vu des actualités et à l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques : Nathan Petit, athlète paralympique se préparant pour les Jeux de 2024. Bien que son emploi du temps soit limité à un jour et demi par semaine du fait de ses entraînements, nous avons trouvé un projet qui lui correspondait parfaitement pour qu’il puisse contribuer de manière significative, en mettant à profit toutes ses compétences. Nathan travaille sur la digitalisation et l’optimisation de nos bases de connaissance afin de pérenniser les expertises métiers, une mission qui lui tient à coeur. De plus, il partage ouvertement son parcours, avec des podcasts et des témoignages en interne, et il nous accompagne même lors de certaines interventions dans les écoles.

De plus, dans le cadre de notre nouvel accord, nous avons étendu notre soutien aux collaborateurs parents d’enfants mineurs et majeurs en situation de handicap, en leur offrant des journées d’absence au besoin pour accompagner leurs enfants. Cette avancée est un motif de fierté pour nous, car elle allège la charge de certains collaborateurs au quotidien.

Et au niveau de l’accompagnement, comment cela se passe ?

Notre investissement dans l’accompagnement de nos collaborateurs est maintenu et même renforcé grâce à notre nouvel accord. Nous avons pris un nouvel engagement visant à fournir un accompagnement sur mesure à nos collaborateurs en situation de handicap, reconnaissant la diversité de leurs besoins. Dans notre dernier accord, en sus de tous les aménagements “classiques” déjà déployés, nous avons introduit un programme de coaching personnalisé pour aider ceux qui vivent mal leur situation de handicap à mieux l’accepter et apprendre à en parler. Cette approche 360°, adaptée à chaque collaborateur, peut également impliquer leur équipe de travail si le collaborateur le souhaite. Notre objectif est de soutenir nos collaborateurs à accepter leur situation et à favoriser une meilleure communication sur ce sujet. Cette initiative s’avère prometteuse jusqu’à présent.

Quels sont vos grands enjeux en 2024 ?

Nous avons plusieurs projets à venir pour renforcer notre engagement en matière de handicap. Nous souhaitons intensifier la sensibilisation en parlant encore plus du handicap tout au long de l’année, nous envisageons de développer nos achats responsables et maintenir nos relations avec les écoles pour former les étudiants le plus tôt possible. De plus, notre accord ne prenant pas fin cette année, nous sommes chanceux d’avoir jusque fin 2025 pour anticiper la suite et repenser notre mission handicap pour les années à venir. Cela nécessitera un travail de fond important pour conserver cet enjeu à l’avenir, et l’intégrer aux services RH existants. 

En conclusion, quel message clé aimerais-tu  transmettre aux entreprises qui cherchent à améliorer leur politique handicap ? 

Je pense que j’ai un mot à dire : cela serait OSER. Il faut avoir le courage de sortir des sentiers battus, d’oser considérer que si quelque chose n’a jamais été fait, ce n’est pas nécessairement une mauvaise idée, mais simplement que nous n’avions peut-être pas encore trouvé la meilleure façon de le faire. En tant que chargés de mission handicap, nous sommes les premiers à briser les tabous entourant le handicap. Il est essentiel que notre posture reflète cela également ! Par ailleurs, il faut rester vigilant dans la façon d’aborder tous les sujets, dans le choix des mots, sans être trop policé non plus.
Nous sommes tous humains, alors certes je suis la référente du sujet en interne, mais je continue d’en apprendre tous les jours au contact des diverses personnes que je côtoie.

Il ne faut pas s’isoler dans ce rôle là.

Merci infiniment pour ton partage sincère et ton retour d’expérience.

 

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